Quelle est la différence entre CBD et CBDA ?
Le chanvre, cannabis ou encore marijuana est une des plantes médicinales utilisées depuis des lustres pour ses vertus pour la santé. Cette végétale fut ensuite considérée comme drogue malgré ses effets psychotropes. Mais les scientifiques n’ont pas cessé de faire leurs recherches à propos de la plante de cannabis. Ils ont fini par isoler et faire la différence entre plusieurs de ses molécules. Les résultats des expériences faites ont été clairs : les effets THC sont les plus néfastes pour la santé contrairement à d’autres molécules dont principalement le CBD et le CBDA. Ces derniers ont des effets positifs sur l’organisme, mais en quoi ils sont différents ?
Qu’est-ce que le CBD ?
À l’état naturel, chaque plant de cannabis contient du THC et du CBD avec plus d’une centaine d’autres cannabinoïdes.
Le CBD ou cannabidiol est l’un des principes actifs et des cannabinoïdes les plus connus du chanvre. Il est principalement apprécié autant pour son potentiel médicinal que pour les moments récréatifs et relaxants qu’il procure. Il peut même aider à résoudre les troubles du sommeil.
Cette molécule a été découverte pour la première fois dans les années 40, mais ses potentiels thérapeutiques ont été ignorés. Les chercheurs l’ont pour la deuxième fois, isolé dans les années 60 et ont fini par trouver ses valeurs médicinales. Contrairement au THC, il est considéré comme étant non psychoactif.
Sa légalisation a de plus en plus pris de l’ampleur et plusieurs pays du monde dont la République Tchèque, le Canada, l’Allemagne ou les États-Unis ont fini par autoriser son exploitation et sa consommation.
La plupart du temps, bien que le CBD soit légal, il y a des restrictions et des mesures sévères par rapport à son utilisation. Dans tous les cas, plusieurs sites en ligne et CBD shops proposant des produits divers au CBD comme Lapetiteherboristerie ont ouvert leurs portes.
Contrairement au cannabis, concentré en THC, le CBD apporte des bienfaits pour la santé. Il n’engendre pas d’addiction et protégerait même du développement d’une accoutumance. D’ailleurs, certaines recherches affirment que le CBD aurait tendance à bloquer les effets non désirables du THC sur le système nerveux.
Pour toutes ces raisons, le CBD ne fait donc pas partie des stupéfiants et n’est en aucun cas un substitut de drogue.
Qu’est-ce que le CBDA ?
Le CBDA, cannabidiol-acide ou acide cannabidiolique est aussi un des cannabinoïdes contenus dans le cannabis. Il s’agit d’un composé chimique du chanvre qui est moins connu que le CBD et le THC. C’est un précurseur du cannabidiol pouvant être abondant dans les plantes de marijuana. Néanmoins, son usage médical est distinct.
En réalité, les recherches se sont généralement concentrées sur les effets thérapeutiques du CBD au détriment du CBDA qui n’a pas bénéficié cette mise en avant. Les recherches sur cet élément chimique du chanvre sont sporadiques, mais les résultats sont prometteurs.
Le CBDA débute en tant que «molécule mère» CBGA. L’enzyme CBDA catalyse une réaction et le transforme en CBDA. Ce dernier, étant un précurseur du CBD, se convertit après une soumission à la chaleur.
Dans la pratique, il n’y a quasiment aucun CBD dans les fleurs de cannabis crues. Il faut encore une forte température durant la cuisson, l’extraction, la vaporisation, l’inhalation, etc. pour convertir le CBDA en CBD. Ce processus est appelé la décarboxylation.
La partie « acide » du CBDA dérive d’un groupe carboxyle de la molécule, une structure constituée d’un atome de carbone, d’un d’hydrogène et de deux d’oxygène. Ainsi, le CBDA se fait connaître en tant qu’acide carboxylique. Durant la décarboxylation, ce groupe est éjecté de la molécule, laissant place au cannabidiol.
Contrairement aux idées reçues, le CBDA n’est pas la forme « inactive » du CBD qui aurait besoin d’un processus de décarboxylation pour devenir « active ». Selon les recherches, le CBDA dispose aussi de son propre potentiel thérapeutique.
De ce fait, les consommateurs de cannabis que ce soit pour un usage récréatif ou pour des raisons médicales commencent à s’intéresser aux produits « crus » issus du chanvre en guise de source de CBDA.
Néanmoins, le CBDA est encore méconnu et les recherches sur son propos ne sont pas encore assez avancées par rapport au CBD. Il n’est donc toujours pas possible de déterminer avec certitude ses bienfaits pour la santé et les symptômes qu’il pourrait réellement soigner.
Il est donc nécessaire de laisser le temps aux chercheurs d’approfondir les études menées sur ces deux cannabinoïdes afin de voir l’ampleur des possibilités de chacun d’eux.
CBDA et CBD : leur relation
Dans un premier temps, il faut comprendre qu’il y a une relation naturelle entre ces deux cannabinoïdes.
Le CBDA est présent dans la matière première végétale. C’est le précurseur acide du CBD « actif ».
Tous les deux se développent dans chaque plant de cannabis qu’il soit issu d’une variété Sativa ou Indica sous la forme du cannabinoïde CBGA. À la présence d’une enzyme disponible, le CBDA synthase convertit le CBGA en CBDA. C’est à partir de là que se forme le CBD par le processus de décarboxylation. Ce procédé peut se produire de manière instantanée lors du chauffage du produit. Il peut aussi prendre son temps dans le cas où la plante est laissée au repos.
Il faut également noter que ni le CBD ni le CBDA ne sont psychotropes. Aucun des deux ne provoquera d’euphorie que ce soit pour un usage médical ou récréatif. Ils ne compromettront donc pas le processus de réflexion.
Utilisation du CBDA dans la recherche actuelle
Déterminer l’efficacité du CBDA chez l’humain est encore difficile malgré le manque d’essais cliniques à son propos.
Toutefois, il y a déjà eu des études faites sur des cellules et des animaux qui ont indiqué la manière dont la molécule pourrait éventuellement être utilisée.
Comme le CBD, le CBDA n’active pas de manière directe les récepteurs CB1 et CB2 du système endocannabinoïde. À la place, il a ses conséquences sur d'autres, dont les récepteurs TRPV et de sérotonine. Il joint également le GRP55, un nouveau récepteur cannabinoïde.
La recherche précoce évoque qu’il y a des possibilités que le CBDA puisse aider au soin de l’anxiété. Les résultats ont démontré l’effet positif du CBD sur l’anxiété sociale chez l’humain, partiellement en s’associant au récepteur de sérotonine 5-HT1A.
Les médicaments visant à cibler ce récepteur aident usuellement à apaiser l’anxiété, anticiper les effets secondaires du stress et inciter l’effacement de la peur. Il faut noter que le CBDA se joint à ce récepteur en question avec 100 fois plus d’affinité que celle du CBD.
L’affinité du CBDA pour les récepteurs de sérotonine serait jugée comme étant garante de son plausible effet antinausées.
Selon les résultats d’une recherche publiés dans la revue « British Journal of Pharmacology », le CBDA agit sur la diminution des vomissements causés par des toxines ou des mouvements chez des musaraignes et des nausées chez des rongeurs.
Cette étude détermine l’efficacité plus importante de cette molécule dans le traitement de ces troubles par rapport au CBD. Comme conclusion, les chercheurs affirment que le CBDA se montrait encourageant dans le traitement des nausées et des vomissements.
D’autres symptômes pouvant être soulagés avec le CBDA
Il y a d’autres troubles que le CBDA pourrait traiter dont les inflammations. Il s’agit d’un facteur qui renforce plusieurs pathologies.
Les tests sur l’action anti-inflammatoire du CBD ont été positifs. Le CBDA pourrait donc cibler l’inflammation via un fonctionnement unique.
Selon les résultats d’une étude effectuée par un groupe de scientifiques dans la revue « Drug Metabolism & Disposition », le CBDA œuvre à défendre l’enzyme anti-inflammatoire connu sous le nom de COX-2.
C’est semblable aux AINS ou anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la mesure où il contient un groupe carboxyle dans sa structure chimique. Quand cette caractéristique a été supprimée par les chercheurs en utilisant la méthylation, le CBDA perd son aptitude à cibler le COX-2. D’où la confirmation que la totalité de la structure du CBDA est indispensable pour sa fonction anti-inflammatoire.
Ce trait pourrait faire la distinction du CBDA au CBD en ce qui concerne le traitement de l’inflammation chez l’humain.
D’autres études supplémentaires effectuées sur des animaux affirment que le CBDA est apte à provoquer des effets anti-inflammatoires et antidouleur.
Les sujets utilisés ont démontré que cette molécule leur soulageait plus que le CBD alors que les deux ont été utilisés à dose égale.
Pour ce qui est des autres maladies dont le cancer, les résultats sont mitigés. Dans certains cas, le CBD est plus puissant et agit avec plus d’efficacité sur un panel de cellules tumorales. Dans d’autres cas, le CBDA était plus efficace pour inhiber la migration de cellules du cancer.
Ceci dit, il faut encore plus d’études et essais cliniques pour connaître avec précision les effets exacts du CBDA en tant qu’agent antitumoral.
CBD et CBDA sont-ils complémentaires ?
Pour comprendre la complémentarité entre le CBD et le CBDA, il faut voir de près quelques points importants.
Les compositions chimiques
Le CBD a comme formule chimique C21H30O2 et celle du CBDA est C22H30O4.
Il est donc possible de déterminer dans un premier temps que la composition chimique du CBD est plus simple en raison de l’absence d’un groupe acide carboxylique. Ce dernier est éliminé lors du processus de décarboxylation. Cette opération d’élimination du groupe carboxyle modifie les composants inactifs du CBDA en composants actifs, dégageant ainsi des propriétés thérapeutiques additionnelles.
Les fonctionnements
En matière de « fonctionnement », ce sont principalement les types de récepteurs que le CBD et le CBDA influencent qui représentent leurs principales différences.
Alors que le CBD réagit avec les récepteurs de la sérotonine, de l’adénosine et de la vanilloïde pour soulager l’anxiété, les tensions musculaires, le stress et bien d’autres troubles, le CBDA agit en diminuant l’activité des récepteurs responsables de l’inflammation.
Il faut aussi noter que le CBD défend le récepteur CPR55 pour optimiser la densité osseuse, ce qui n’est pas le cas du CBDA.
La complémentarité CBD/CBDA
D’après presque toutes les études faites sur le CBD et le CBDA, les résultats amènent à la même conclusion : le CBD et le CBDA fournissent les meilleurs résultats lorsqu’ils agissent ensemble.
Le CBDA pourrait accroître la puissance du CBD. Ce qui permet aux consommateurs de réduire la quantité de CBD qu’ils utilisent tout en gardant son niveau d’efficacité.
Est-il possible de transformer du CBDA en CBD en DIY ?
On se demande s’il serait possible d’activer le processus de transformation du CBDA en CBD sans se trouver dans un laboratoire scientifique.
Dans la pratique, il faut savoir qu’en fonction du temps d’application de la chaleur, la décarboxylation peut convertir plus ou moins de CBDA en CBD.
De ce fait, il serait possible que le composé chimique obtenu puisse encore présenter des traces de CBDA. Aussi il y a une possibilité de faire soi-même la décarboxylation en chauffant la plante séchée dans un corps liquide. Néanmoins, il faut respecter le taux de thc imposé par la loi (pas plus de 0,2 % de THC).
Lors de la préparation, il est important de ne pas oublier que les cannabinoïdes ne sont pas solubles dans l’eau. L’idéal est donc d’utiliser des lipides comme l’huile, le beurre, le lait entier animal ou végétal, le corps gras, etc. Toutefois, il est possible d’ajouter des ingrédients ou des arômes pour agrémenter le gout et la saveur afin d’optimiser l’appétit. Les essences d’agrumes le sucre, le miel, la cannelle, la vanille, etc., sont donc parfaites pour faciliter la prise du produit.
Quelle est la manière simple de prendre du CBDA?
Dans les pieds de cannabis bruts, il y a très peu de CBD. Le ratio est d’environ 95% de CBDA pour 5% de CBD au maximum.
Pour obtenir la dose quotidienne de CBDA de manière simple, il suffit donc de consommer du cannabis brut dans les comestibles.
Il est par exemple possible d’en ajouter dans les salades, les tisanes, les biscuits, les boissons, les jus, etc. Il ne faut cependant, pas oublier que si l’aliment en question est chauffé, cela transformera le CBDA en CBD.
Si le but est donc de ne prendre que du CBDA, il faut opter pour les nourritures froides ou de prendre les deux en même temps en combinant les comestibles froids et chauds.
Les huiles de CBD et de CBDA
Sur le marché, les huiles proposées sont généralement des huiles de CBD. Néanmoins, elles peuvent contenir du CBDA.
En général, la proportion CBD et CBDA dans une huile de chanvre dépend de la manière utilisée lors de l’extraction. Dans le cas où les matières premières ont été chauffées pour obtenir l’huile, il est clair qu’elle contient plus de CBD que de CBDA. Pour les huiles qui ont été pressées à froid, la contenance en CBDA est plus importante.
Avant de faire l’achat, il est nécessaire de bien déterminer ses besoins. Si la recherche est plutôt axée sur le CBD, une huile de cannabis extraite à chaud est à privilégier. Si le but est d’expérimenter les huiles riches en CBDA, celles extraites à froid sont à avantager.
Dans tous les cas, il faut toujours voir de près la teneur en THC du produit pour rester dans la régularité.
La loi concernant le CBD et le CBDA
En général, c’est le CBD qui est légalisé. Les lois concernant les drogues et les stupéfiants n’évoquent donc pas principalement le CBDA.
L’utilisation du CBD en particulier est encadrée dans une réglementation stricte bien qu’il y ait désormais plusieurs produits au chanvre qui apparaissent sur le marché. En effet, les produits présentés comme contenant du CBD à savoir les gélules, les comestibles, les e-liquides pour la cigarette électronique ou les produits utilisés en cosmétique sont proposés dans les CBD shops, les pharmacies, les boutiques de produits parapharmaceutiques, les boutiques en ligne, etc. C'est pourquoi les autorités sanitaires convoitent apporter une clarification sur la réglementation en vigueur pour ces produits.
Selon la loi française en particulier, toutes les opérations concernant le chanvre sont prohibées si elles n’entrent pas dans le cadre de la dérogation. Cela inclut la production (la culture du chanvre et sa transformation), la détention, l’utilisation et la consommation de cannabis.
La dérogation à ce principe de proscription existe afin de permettre l’usage du chanvre à des fins médicales, industrielles et commerciales.
Ce produit est également utilisé dans l’industrie automobile et textile et peut servir d’ingrédients de base ou de suppléments dans les cosmétiques, la pêche, l’oisellerie, la papeterie, l’alimentation et la jardinerie.
Ainsi, il y a des variétés de marijuana qui sont autorisées pour des usages industriels ou commerciaux sous trois conditions cumulatives :
- Les variétés de cannabis doivent se trouver dans la liste de dérogation,
- Les fibres et les graines sont les seules parties de la plante qui sont utilisables (l’usage des fleurs est donc illégal),
- La teneur en thc de la plante ne doit dépasser 0,2%.